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Cortina d'Ampezzo (Veneto)

20 au 25 juin 2013

Cortina d'Ampezzo, ville olympique en 1956





À peine 150 km au nord de Venise et nous voici en montagne au cœur des Dolomites à Cortina d'Ampezzo, ville qui a accueilli les Jeux olympiques d'hiver de 1956. Aujourd'hui Cortina, surnommée «la perle des Dolomites» est une station huppée très fréquentée autant en hiver qu'en été.

Cortina est située à 1 210 m d'altitude dans une vallée encadrée par les plus jolies montagnes des Dolomites notamment le mont Cristallo, le mont Sorapis et le mont Tofane qui culmine à 3 241 m.

Les Dolomites près de Cortina dAmpezzo

C'est donc avec beaucoup de plaisir que nous avons exploré à moto et en rando les alentours de Cortina. De toute beauté ! Une très belle variété de paysages parfois très rugueux avec des pics en aiguilles et d'autres fois de grandes masses rocheuses avec, à leur base, des prairies verdoyantes ponctuées de maisons de style tyrolien. En effet, même si nous sommes toujours en Italie, c'est le sud Tyrol ici et l'influence autrichienne est très présente dans l'architecture.

La rando des «Tre Cime», magnifique ! 

La météo a souvent été menaçante mais, chanceux comme nous sommes, nous sommes toujours arrivés secs au camping-car. Une fois, entre autre, moins de 30 minutes après notre arrivée, de la grêle puis un gros orage sont tombés sur notre secteur. Nous avons eu une bonne pensée pour tous les motocyclistes et cyclistes que nous avions rencontrés durant la journée... certains d'entre eux n'étaient sûrement pas à l'abri comme nous, ils ont dû en manger toute une, d'autant plus que la température a chuté ensuite de façon dramatique ! Ces routes de montagne sont en effet très populaires auprès des motocyclistes et cyclistes. Il y en a plus qu'il y a de voitures sur ces routes, particulièrement durant la fin de semaine. Chapeau aux cyclistes ! Il faut vraiment avoir la forme pour grimper ces montagnes et atteindre les cols. Puis, pour la descente, il ne faut pas avoir froid aux yeux ! Alors que nous descendions en moto, nous nous sommes faits dépasser par un cycliste qui roulait à plus de 60 km/hre !

Réal sur Fury à l'assaut des Dolomites

















Quant aux motos, pour plus de moitié, ce sont de grosses BMW, des routières, le plus souvent avec un conducteur de 50 ans et plus. Ils ne font pas de vitesse excessive, ils profitent du paysage, ils sont très respectueux des cyclistes mais on voit aussi qu'ils prennent plaisir à enfiler les courbes les unes après les autres ! Tout comme nous d'ailleurs sur notre Fury 125 !!!

En rando entre les refuges d'Auronzo et Lavadero

Comme toujours, nous quittons les Dolomites et l'Italie avec un petit pincement au cœur... il y aurait encore tellement à voir ! Mais l'Autriche nous appelle, nous avons bien hâte de la découvrir aussi.

Alora, Grazie mille bellissima Italia ! È solo un arrivederci !

Venise (Veneto)

16 au 19 juin 2013

Venise, surnommée «la sérénissime», n'a pas failli à sa réputation. Réal affirme que c'est la plus belle ville d'Italie qu'il ait vu à date et pour cause... Venise est bâtie sur 118 îles; 177 canaux et 455 ponts permettent de circuler dans la ville, la seule ville d'importance au monde entièrement piétonne.

Gondole sur le Grand Canal

Il faut donc la découvrir à pied mais aussi sur l'eau. Le transport public est assuré par les «vaporetto», ces petits bateaux-bus qui sillonnent les canaux principaux et relient les îles plus éloignées. Quant aux gondoles, elles ne sont de nos jours qu'utilisées par les touristes ou pour des événements particuliers. Malgré leurs tarifs plutôt exorbitants (80 euros pour 30 minutes), elles semblent être encore très populaires auprès des touristes du monde entier. Il y aussi de nombreux bateaux moteurs utilisés par des particuliers et des entreprises. Nous avons même vu un cortège funèbre précédé d'un bateau-corbillard et un bateau-pompier filant à toute vapeur ! Les taxis d'eau, pouvant transporter une dizaine de personnes, sont quant à eux très élégants; en bois verni et munis de banquettes confortables, ils sillonnent les canaux et vous déposent directement à la porte de votre résidence ou de votre hôtel !

Piazza San Marco
La Piazza San Marco, où l'on retrouve la Basilique St-Marc et le Palais des doges, constitue le cœur de la cité. Malgré le fait qu'elle soit bondée de touristes et de vendeurs de souvenirs et que la Basilique soit défigurée par des travaux de rénovation, elle demeure unique !

Entourée de galeries de marbre abritant cafés célèbres et boutiques de luxe, Napoléon l'avait qualifié «du plus beau salon au monde».

Basilique St-Marc

La Basilique Saint-Marc fut construite au 11e siècle pour recevoir le tombeau de l'évangéliste Marc. Tous les styles y sont représentés : byzantin, roman, gothique et renaissance. Ici encore et encore plus, les mosaïques à fond d'or sont d'une magnificence extraordinaire.

Palais des doges

Le Palais des doges, symbole de la gloire et de la puissance vénitienne, était la résidence des doges, le siège du gouvernement, une cour de justice et une prison d'état. Construit au 12e siècle, le décor géométrique de sa façade fait de marbre rose et blanc, de colonnes et de chapiteaux contraste bien avec celui de la Basilique adjacente.

Pont des soupirs
Le fameux Pont des soupirs relie la prison du Palais des doges à la place où on exécutait les condamnés à mort tire son nom des gémissements que poussaient les malheureux qu'on menait à leur exécution.

Et moi qui croyait qu'il s'agissait des soupirs languissants des amoureux qui se donnaient rendez-vous sur le pont ! Venise est supposée être romantique, non ?

Pont du Rialto
L'élégant Pont du Rialto a quant à lui été érigé au 16e siècle. Sa structure en dos d'âne très arqué avait été conçue pour pouvoir donner passage à une galère armée.

Au centre du quartier commercial de Venise, il est bordé de boutiques mais ses rampes latérales offrent de belles vues sur le Grand Canal et les palais environnants.



Magnifiques palais et églises bordent le Grand Canal

On ne peut mentionner ici de tous les autres palais, églises et places que nous avons vus au cours de nos trois jours de visite à Venise. Juste un petit mot pour dire que, bien sûr, les grands monuments demeurent des incontournables mais que nous avons pris autant de plaisir à nous balader hors des sentiers battus dans les quartiers de Dorsoduro, Canneregio et San Polo à la recherche de l'angle idéal pour la photo et pour voir comment les vénitiens vivent au quotidien : de petits commerces, aucune grande surface, aucune moto, aucun vélo, des fontaines et des églises partout, de nombreux petits bateaux à moteur privés attachés à leurs «pali» (pieux) en attente de la promenade dominicale, une école pour gondoliers, ni chiens, ni chats, beaucoup de pigeons, des passages voûtés sans issue autre que le canal...


Les maisons, les palais et les églises de Venise sont bâtis sur pilotis

Outre ses monuments, ce qui est vraiment impressionnant à Venise, c'est de savoir que la plupart des édifices sont bâtis sur pilotis, les îles marécageuses ne pouvant supporter le poids de toutes ces constructions. On dit même que la construction de la Basilique Santa Maria della Salute, érigée au milieu du 17e siècle, a nécessité l'enfouissement de plus d'un million de pieux de chêne, de mélèze et d'aulne de 4 mètres de long ! Les vénitiens ont pris le pari au 6e siècle de vivre sur l'eau; ils luttent depuis avec l'eau qui baigne les fondations de leurs maisons. Durant l'hiver, les grandes marées combinées au vent chaud qui empêche la lagune de se vider font monter le niveau de l'eau inondant le premier étage des maisons et même la Place St-Marc... L'ingéniosité de l'homme sera mise à rude épreuve s'il veut que Venise survive au réchauffement de la planète et à la montée du niveau des mers... Des travaux sont en cours notamment avec la construction de «portes» qui gèreraient l'entrée des eaux dans la lagune; qui gagnera ? L'avenir le dira...

Ravenne (Émilie-Romagne)

12 au 15 juin 2013

Mosaïques de la Basilique San Vitale
Depuis San Marino, il n'y a qu'une vingtaine de km pour atteindre la côte est de l'Italie et la mer Adriatique. Une nouvelle mer pour nous ! Nous n'y avons jamais trempé ni les orteils, ni une coque de bateau ! Notre premier arrêt sera à Ravenne, célèbre pour son architecture byzantine et ses mosaïques du 5e et 6e siècle. Nous y avons visité cinq de ses monuments religieux byzantins les plus importants et, à chaque fois, nous avons été émerveillés !

D'abord, la Basilique San Vitale, consacrée en 547, est d'une surprenante beauté avec ses mosaïques aux couleurs flamboyantes. De forme octogonale, sur deux étages, marbres et mosaïques se complètent harmonieusement pour former un ensemble impressionnant de majesté et de grandeur.

Voûte céleste du Mausolée de Galla Placidia






Adjacent à la basilique, dans un petit jardin, se cache entre les grands pins le Mausolée de Galla Placidia (5e siècle), lui aussi orné de merveilleuses mosaïques. La voûte céleste d'un bleu profond est décorée de 570 étoiles dorées qui scintillent comme pour promettre une vie meilleure dans l'au-delà.

Nef de la Basilique St-Appolinaire-le-Neuf

La Basilique St-Apollinaire-le-Neuf élevée en 519 est une grande église à trois nefs séparées par des colonnes corinthiennes et ornée de deux séries d'éblouissantes mosaïques à fond d'or. D'un côté de la nef centrale, c'est une procession de 26 saintes qui, à la suite des rois mages, vont porter des offrandes à la Vierge et, de l'autre, ce sont 26 martyrs qui se dirigent vers le Christ en majesté entouré d'anges. Assez impressionnant !

Dôme de la Basilique St-Apolliniare in Classe

La Basilique St-Apollinaire in Classe (6e siècle) se dresse quant à elle en campagne à 5 km au sud de Ravenne. L'intérieur est majestueux avec trois nefs séparées par des colonnes de marbre qui viendrait de Marmara. Dans les nefs latérales, on peu admirer une série de sarcophages chrétiens primitifs sculptés de symboles (5e au 8e siècle). Le choeur est orné de magnifiques mosaïques dans des tons de vert et de doré formant des tableaux empreints de sérénité qui s'harmonisent à merveille avec la campagne environnante. D'ailleurs, pour marquer le caractère campagnard du lieu, dans le champ en face, on a placé des bronzes grandeur nature représentant cinq belles grosses bêtes à corne qui se dirigent vers la Basilique ! Pas d'explication quant au symbolisme mais un beau coup d'oeil tout de même !

Mosaïque du Baptême du Christ au Baptistère Neoniano
Enfin, adjacent à la cathédrale (18e siècle), le Baptistère Neoniano tire son nom de l'évêque Neone qui, au 6e siècle, l'orna de magnifiques mosaïques dorées. Le Baptême du Christ, accompagné du cortège des apôtres est le thème central de la mosaïque qui orne le dôme du Baptistère.

Mais Ravenne n'a pas que des mosaïques à offrir, il y a aussi ses grandes plages sur l'Adriatique ! Et voici que par le plus merveilleux des hasards, le printemps européen pluvieux de 2013 se transforme en quelques jours en de belles journées d'été ensoleillées ! Nous en avons donc profité pour aller faire la farniente au «Lido (plage) di Dante» et enfin se baigner dans l'Adriatique. Tout un après-midi à se faire dorer au soleil, faire trempette et lire... Que du bonheur ! Des vacances dans les vacances !

San Marino

7 au 11 juin 2013

Jean-Paul II à San Pietro dans les Abruzzes
En route pour San Marino, nous faisons étape à L'Aquila dans les Abruzzes pour voir le Gran Sasso, le pic le plus élevé de ce massif des Apennins qui culmine à 2 914 m. Une petite virée en moto nous conduit au pied du Gran Sasso mais malheureusement il est recouvert d'un épais nuage qui ne semble pas près de se lever. D'ailleurs, le ciel fut chargé de gros nuages noirs toute la journée; même si on voyait tomber la pluie de tout bord tout côté, nous avons réussi à nos faufiler entre les orages et à rentrer secs au camping-car. Le mauvais temps semblant bien installé sur les Abruzzes, nous avons donc décidé de poursuivre notre route vers San Marino espérant y retrouver le soleil.

La République de San Marino est l'un des plus petits états au monde avec ses 61 km2. Depuis le 4e siècle, cet état frappe sa monnaie, émet des timbres et possède ses propres gendarmes. San Marino aurait été fondé par un pieux maçon qui avait fuit les persécutions de l'empereur Dioclétien en Dalmatie. Elle est aujourd'hui surtout visitée pour son site exceptionnel sur un piton rocheux, le mont Titano, qui offre des vues plongeantes et spectaculaires sur la campagne environnante et aussi... pour ses boutiques hors-taxes (parfums, lunettes, alcools).

L'une des trois Tours de San Marino

Le centre historique abrite les monuments importants de la ville : le Palazzo publico et l'église San Francesco. Mais le plus joli de San Marino, ce sont ses trois tours qui dominent l'arête rocheuse et qui sont le prétexte d'une jolie balade le long de la falaise dans la forêt, à l'écart du centre vraiment très touristique et mercantile.

L'imprenable Forteresse de San Leo
La campagne environnante est aussi bien agréable à découvrir en moto. San Leo, une forteresse haut perchée elle aussi, avait été qualifiée d'imprenable par Machiavel qui s'y connaissait en la matière. En plus de sa forteresse, ce coquet petit bourg nous offre deux églises romanes (12e siècle) bien conservées.

Rome

1er au 4 juin 2013

Roma... Difficile pour ne pas dire mission impossible de décrire en quelques mots un lieu avec autant d'histoire, autant de sites illustres, autant de grands noms qui ont bâti cet empire !

Nous nous contenterons donc de vous présenter nos coups de cœur en photos et de vous raconter quelques anecdotes.

Colisée de Rome, inauguré en l'an 80

Ruines antiques... Nous débutons par le Colisée : impressionnant ! Et la file pour y entrer l'est tout autant ! Ayant déjà visité celui de Nîmes, nous décidons de ne pas jouer au parfait petit touriste et d'aller voir ailleurs, Rome nous attend.

Idem pour l'entrée aux Forums romains et impériaux... une longue file... qu'est-ce que ça doit être en été ! Par contre, en empruntant la Voie Sacrée qui vit défiler maints généraux vainqueurs, on a une bonne vue sur les ruines les plus importantes de ce qui fut le centre religieux, politique et commerçant de la Rome antique.

Ruines du Forum romain

Soyons francs, mis à part quelques Arcs de triomphe et obélisques bien conservés, le reste est en... ruines ! Il faut faire un effort pour imaginer ces magnifiques temples et édifices érigés il y a 2 000 ans... La colonne Trajane est sûrement la plus impressionnante et la mieux conservée de tous ces monuments antiques. Plus d'une centaine de scènes sculptées racontent des épisodes de la guerre de Trajan contre les Daces, un chef-d'oeuvre !

Piazza Venezia, Monument à Victor Emmanuel II

Devant tant d'affluence, nous décidons de poursuivre notre découverte de Rome à travers ses plus belles places ou piazzas. Piazza Venezia nous a estomaqués ! L'envergure et la splendeur du monument dédié au premier roi de l'Italie unifié (1870), Victor Emmanuel II, sont sans égal dans le genre. Les palais vénitiens qui bordent la place, même s'ils sont très beaux, sont littéralement écrasés par cet immense monument d'un blanc éclatant !

Réal à la Place du Capitole

À l'arrière du monument de Victor Emmanuel, on se retrouve sur la Place du Capitole, l'antique colline qui symbolisa la puissance de Rome et où siège aujourd'hui le gouvernement de la ville. La place fut en partie conçue et aménagée par nul autre que Michel-Ange à partir de 1536. Elle est bordée de trois palais et au centre, une statue équestre de Marc-Aurèle. L'église Santa Maria d'Aracoeli, précédée d'un bel escalier construit en ex-voto après la peste de 1346, présente une façade plate et austère. Elle fut élevée en 1250 à l'endroit où une Sybille annonça à Auguste la venue du Christ.

Piazza Navona




Puis, nous nous sommes dirigés vers la Piazza Navona, la place préférée de Lucie qui a déjà visité Rome en 1997. Elle a conservé la forme du stade de l'empereur Domitien dont elle occupe l'emplacement. Réservée aux piétons, c'est un lieu de rendez-vous agréable et animé, l'endroit idéal pour une pause et pour savourer une bonne gelato ! Tout autour, les cafés et restos débordent d'activité alors que le centre est occupé par les peintres et les amuseurs publics. Au milieu de la place se dresse la magnifique fontaine des Fleuves, œuvre du Bernin (1651). Les statues y représentent les quatre fleuves (Danube, Gange, Rio de la Plata et Nil), les symboles des quatre parties du monde. Parmi les églises et palais qui bordent la place, l'église de Sant'Agnese in Agone est remarquable par sa façade baroque.

Piazza di Spagna

Le lendemain, nous poursuivons la visite des places avec la Piazza di Spagna. Le métro ne fonctionne pas, les autobus sont bondés, nous irons donc à pied, c'est la meilleure façon de découvrir la ville. En route, nous rencontrons la Place de la République et le Palais présidentiel (Quirinale) qui est fort bien gardé. La Piazza di Spagna doit son nom à l'ambassade d'Espagne qui occupa un palais adjacent à la place au 17e s. Elle est dominée par un majestueux escalier du 18e s. qui mène à l'église Trinité-des-Monts. Une fontaine en forme de barque orne la place. De là part la Via dei Condotti, bordée de boutiques luxueuses et du fameux Caffè Greco, fondé en 1760 et fréquenté par Goethe, Berlioz, Wagner, Stendhal etc.

Pont et Castel Sant'Angelo

Nous sommes en début d'après-midi, la Place St-Pierre n'est pas loin, pourquoi pas aller y jeter un coup d'oeil ? Nous traversons le Tibre et nous ajoutons la Piazza Cavour sur notre liste des places visitées avant d'atteindre le Castel Sant'Angelo. «Cette imposante bâtisse fut construite en 135 comme mausolée pour l'empereur Hadrien et sa famille. Grégoire le Grand, au 6e s., bâtit une chapelle sur le mausolée pour commémorer l'apparition d'un ange qui, remettant son épée au fourreau, signifia la fin d'une épidémie de peste. En 1527, lors du sac de Rome, Clément VII s'y réfugia. Le château St-Ange est relié à la rive gauche du Tibre par le joli pont St-Ange orné d'anges baroques sculptés par Le Bernin et des statues des saints Pierre et Paul (16e s.).»

Nous retraversons le Tibre sur le Pont Victor Emmanuel cette fois-ci pour atteindre la Piazza San Pietro (Place St-Pierre). «Cernée par les deux bras en arc de cercle de la colonnade, sobre et solonnelle, elle fut commencée en 1656 par Le Bernin, le maître du baroque. Au centre se dresse l'obélisque du 1er s. avant J.-C. transporté d'Héliopolis à Rome en 37 sur l'ordre de Caligula. Au sommet, est conservée une relique de la Sainte-Croix.»

«C'est Constantin, le premier empereur chrétien, qui décida en 324 la construction d'une basilique là où St-Pierre avait été déposé après avoir été martyrisé dans le cirque de Néron. Le bâtiment actuel date du 17e s. Sa façade avec ses 115 m de largeur et 45 m de hauteur est gigantesque; elle masque la coupole, symbole du Vatican. C'est de la loggia centrale, que le pape donne sa bénédiction «urbi et orbi» (à la ville de Rome et au monde entier).»

Basilique St-Pierre de Rome

Des travaux de rénovation, des barrières, des centaines de chaises installées sur la place, des écrans géants, un podium, des groupes qui défilent sans cesse avec leurs guides qui s'époumonent, tout ce bazar contribue à réduire sensiblement la majesté et la grandeur du lieu. Réal est déçu, il s'attendait à plus beau, plus grand, plus doré.

Nef de la Basilique St-Pierre de Rome
On pensait avoir vu de longues files au Colisée eh bien, on n'avait rien vu ! Plus d'une heure et demie d'attente pour entrer à l'intérieur de la Basilique... Nous sommes à Rome, on ne peut pas ne pas visiter la Basilique, on prend donc notre courage à deux mains et on se dit que demain ce ne sera pas mieux, alors on se met en ligne. Finalement, le temps passe vite. Nos compagnons italiens d'en avant sont rigolos; à tour de rôle ils vont acheter une série de cartes postales à l'effigie du nouveau pape, il Papa, comme disent les italiens puis des timbres du Vatican; un bureau de poste, installé dans une caravane sur la Place St-Pierre, vend des timbres du Vatican et vous permet de poster vos cartes... bien pratique n'est-ce pas ? Avez-vous reçu la vôtre ? À l'arrière, c'est une famille asiatique, des grands-parents jusqu'aux petits de 6-7 ans en passant par les ados. Sont-ils catholiques ou visitent-ils les églises comme nous visitions les temples bouddhistes en Asie ? Comprennent-ils quelque chose à notre religion ? Faute de trouver une langue commune, on ne le saura pas...

Bénitier de la Basilique St-Pierre
On entre finalement dans la Basilique St-Pierre à 17hre; elle ferme à 19hre, on se dit qu'on devrait en avoir assez de 2 heures mais, oh surprise, il y a une messe en cours et seule la partie arrière de la basilique peut se visiter. Les bénitiers de marbre de chaque côté de la nef sont magnifiques et immenses; ils permettent d'apprécier la dimension de la basilique qui peut accueillir 60 000 personnes. Le baldaquin de bronze qui surmonte l'autel a 29 m. de haut, l'équivalent d'un édifice de 10 étages ! On peut comparer la longueur de St-Pierre à celle des autres grandes églises du monde grâce à des marques sur le sol de la nef. Impressionnant !

La Pietà de Michel-Ange
La première chapelle à droite abrite la fameuse Pietà, chef-d'oeuvre de Michel-Ange sculptée en 1500 (en fait, une copie, l'originale est aux Musées du Vatican).

Les chapelles se succèdent plus richement décorées les unes que les autres. Les monuments funéraires des papes Jean XXIII et Jean-Paul II sont particulièrement vénérés par les visiteurs.

Choeur de la Basilique St-Pierre de Rome, baldaquin au-dessus de l'autel. fidèles de Bergame

Comme on ne peut visiter plus avant à cause de la messe en cours, on se dit qu'on pourrait se joindre aux fidèles, profiter d'un banc pour se reposer un peu et contempler au moins de loin le choeur. Peut-être à cause de nos cheveux gris et de nos appareils photos bien sagement rangés, les gardiens nous permettent d'aller rejoindre la foule de fidèles (plus de 1 000 personnes) qui, à l'évidence, forme un groupe puisqu'ils ont tous au cou un petit foulard aux couleurs du Vatican (jaune et blanc) avec une inscriptions J XXIII. Évidemment, la cérémonie se déroule en italien et, même si notre italien n'est pas encore au point, on capte ici et là un mot, une phrase et finalement le puzzle s'assemble... Nous sommes le 3 juin 2013 et tout ce beau monde vient de Bergame en Lombardie, la ville natale du pape Jean XXIII, pour commémorer le 50e anniversaire de sa mort, le 3 juin 1963 !

La messe est solennelle, il y de nombreux officiants. Après la communion, il y a de l'agitation dans la foule, on élève une bannière à l'effigie de Jean XXIII, quelques personnes laissent leur banc et se dirigent vers l'avant, il semble s'y passer quelque chose, on les suit donc.. On se retrouve nez à nez avec le Garde suisse, sur la première rangée mais il n'y a rien à voir... pourquoi tout ce brouhaha ? Après quelques minutes à ne pas trop savoir s'il faut partir ou rester là, tout à coup, une rumeur s'élève dans la foule, on applaudit, les foulards jaunes et blancs s'agitent au-dessus des têtes, les appareils photos s'activent et mes voisines s'écrient : «Il Papa ! il Papa !» Incroyable mais vrai, parmi tous les prêtres, évêques, chanoines et autres, on distingue une calotte blanche qui s'avance ! Le Pape Francesco en personne ! Rien de moins ! On n'en revient pas ! On aurait voulu le voir et on n'aurait pas pu !!!

«Il Papa Francesco» en personne !

Avec tous ces ecclésiastiques qui l'accompagnent on ne le voit pas très bien... heureusement qu'il a sa calotte blanche pour nous permettre de ne pas le perdre de vue. Mais voilà qu'au grand désespoir de mes voisines, le Pape disparaît dans l'allée centrale pour aller on ne sait où... Non mais, on ne l'a pas vu longtemps, s'indignent mes voisines, c'est trop court ! Le garde suisse nous rassure, il va revenir... On a compris plus tard qu'il était allé se recueillir sur la tombe de Jean XXIII. Effectivement, quelques minutes plus tard, la clameur reprend, les foulards volent, les appareils photos sont portés à bout de bras, le Pape revient vers l'autel, salue la foule et s'assoit sur son trône. Mes voisines sont en larmes !

Le Pape nous bénit !
Réal et le soulier de St-Pierre

S'ensuit un discours du cardinal de Bergame puis, à son tour, le Pape prend la parole pour remercier et vanter les mérites de Jean XXIII. Ensuite, tous les dignitaires de Bergame défilent devant le Pape et lui sont présentés. Le Pape prend le temps de dire un petit mot à chacun, il est très chaleureux et attentif. Finalement, le Pape salue une dernière fois, bénit la foule et quitte le choeur toujours entouré d'une panoplie de soutanes.

Mes voisines sont comblées, quel beau voyage elles ont fait à Rome, elles s'en souviendront toute leur vie !

Avec tout ça, il est 19hre, allez ouste, dehors, on ferme ! C'est donc en vitesse qu'on ira croquer une photo du bronze de St-Pierre sur son trône et, comme le veut la tradition, nous avons mis la main sur le soulier de St-Pierre. Nous n'aurons donc pas tout vu de la Basilique mais nous aurons vu IL PAPA !

Panthéon

Au retour, nous nous arrêtons au Panthéon, un édifice antique très bien conservé, élevé par Agrippa en 27 av. J.-C. Le temple fut reconstruit par Hadrien (117-125) puis transformé en église au 7e siècle. Le porche est supporté par 16 colonnes de granit dont 13 sont d'origine. Nous n'avons pas pu visiter l'intérieur, il était trop tard. On raconte que le Panthéon fut dégarni de ses bronzes par Le Bernin qui les utilisa pour couler le baldaquin qui surmonte l'autel de la Basilique St-Pierre... pas surprenant donc de voir les monuments de la Rome antique en ruines puisque, même au 17e siècle, on ne se privait pas de les piller !

Fontaine de Trevi

Sur notre chemin, nous rencontrons aussi la fameuse Fontaine de Trevi. «C'est un grandiose monument baroque conçu en 1762 à la demande du pape Clément XIII. De la niche centrale jaillit la figure de l'Océan, juchée sur un char guidé par deux chevaux marins et deux tritons. La tradition veut que tout visiteur jette dans la vasque, en lui tournant le dos, deux pièces de monnaie : l'une doit lui assurer son retour à Rome, l'autre lui permettra de réaliser un vœu.» Lucie avait fait l'exercice en 1997 et la voilà de retour à Rome, quant au vœu ? Il s'es réalisé aussi, Réal est là avec elle !

Nous rentrons au camping-car un peu fourbus, ce fut une bonne journée ! Et, nous rions encore à la pensée de notre rencontre surprise avec le Pape Francesco !

Le lendemain, c'est pluvieux le matin alors grasse matinée romaine. Fin de matinée, le soleil sort et nous aussi ! Allez, c'est le tour des Musées du Vatican ! Armés de patience et de bonnes intentions en imaginant la file qui doit nous attendre devant l'entrée des musées, voilà qu'à notre grande surprise, il n'y a pas de file ! Peut-être que le prix d'entrée de 16 euros en a rebuté quelques uns mais ils ont eu tort.

Aux Musées du Vatican

Bien sûr, la visite des Musées du Vatican est surtout connue pour la fameuse chapelle Sixtine mais il y a beaucoup plus : de magnifiques sculptures et pièces égyptiennes, étrusques, grecques et romaines, une pinacothèque renfermant des tableaux de Raphaël, de Vinci et Caravage, les Chambres de Raphaël, quatre pièces décorées de fresques peintes par le maître et ses élèves (1508-1517) et même une collection d'art religieux moderne réunie par Paul VI.

Chapelle Sixtine, fresques de Michel-Ange
Le clou de la visite est évidemment l'illustre Chapelle Sixtine qui vient tout juste d'être utilisée pour le conclave et l'élection du Pape Francesco. La chapelle doit son nom au pape Sixte IV qui la fit bâtir de 1477 à 1483 : 40 m de long, 13 m de large et 21 m de haut. Elle doit sa célébrité au fait que sa décoration est l'oeuvre des plus grands artistes de la Renaissance; Michel-Ange, Le Pérugin, Botticelli, Pinturicchio notamment. Plafonds et murs complètement recouverts de fresques, vide de tout mobilier sauf un discret autel, remplie de visiteurs, elle apparaît surprenamment petite et sombre au premier coup d'oeil !

La célèbrissime voûte peinte par Michel-Ange de 1508 à 1512 et illustrant la Bible depuis la création de l'homme jusqu'au Déluge ainsi que la fresque du Jugement dernier peinte au dessus de l'autel à partir de 1534 sont exceptionnelles. «Ces représentations impressionnantes qui démontrent une parfaite maîtrise de l'anatomie humaine et du mouvement ont radicalement transformé le cours de l'évolution de la peinture en Occident.»

Devant autant de richesses accumulées par les papes depuis des centaines d'années, on ne peut que s'émerveiller mais aussi s'interroger sur leur bien-fondé... à chacun son opinion à ce sujet...

Somme toute, notre visite aux Musées du Vatican fut mémorable et elle fit en sorte que notre séjour à Rome se termina sur un point d'orgue. Et, puisque tous les chemins mènent à Rome, peut-être y reviendrons-nous un jour, il y aurait encore tant à y voir et à y découvrir !